Phobie scolaire, Refus scolaire anxieux, Trouble scolaire anxieux, Angoisse de séparation :

De quoi s’agit-il exactement ?

Les ados sont de plus en plus inquiets, stressés, angoissés et les consultations face au refus de se rendre à l’école se multiplient.

Le refus (ou le trouble) scolaire anxieux, communément appelé « phobie scolaire », s’impose comme un véritable phénomène de société.

La souffrance des enfants qui en sont victimes est innommable et celle des parents encore plus.

Le scénario est souvent le même :  pleurs, maux de ventre, appels du collège ou du lycée pour venir rechercher l’enfant, absences en rafale puis refus catégorique de se rendre à l’école.

Le « refus scolaire anxieux » ou « phobie scolaire » fait l’effet d’une bombe.

C’est un énorme appel au secours de la part de l’enfant.

Face à cela, les parents n’ont d’autre choix que de capituler et ils plongent dans l’incompréhension, la solitude et l’impuissance.

Mais de quoi parle-t-on exactement ? Que faire ? Comment aider au mieux l’enfant et ses parents qui souffrent de phobie scolaire ?

La phobie scolaire : plus complexe qu’une angoisse de séparation ?

La psychanalyse a longtemps assimilé la phobie scolaire à une angoisse de séparation, d’avec la mère notamment, désignant par ce terme, « la possibilité que l’enfant refuse d’aller à l’école parce qu’il est inquiet qu’il arrive quelque chose à sa mère » (Iras Tobais Broadwin en 1932).

Qui n’a pas en tête l’image du tout petit devant l’école maternelle refusant de quitter sa mère et d’aller à l’école ?

La phobie scolaire ne s’arrête plus là.

Les études ont montré en effet que la phobie scolaire prenait des formes diverses, qu’elle concernait les petits mais surtout les adolescents et qu’elle ne s’arrêtait manifestement pas à une angoisse de séparation.

En effet, bien au-delà de la peur de quitter sa mère, la phobie scolaire peut concerner la peur d’être interrogé, de vomir, de traverser la cour, de manger à la cantine, d’être harcelé, de prendre les transports, de certains cours et bien plus encore…

Les symptômes développés par l’enfant peuvent qui plus est être multiples et invalidants : cris, pleurs, vertiges, paniques, maux de tête, essoufflement, panique, maux de ventre mais aussi conduites d’évitement etc.

Aussi l’étude approfondie de la phobie scolaire a démontré qu’il s’agissait davantage de symptômes apparentés aux troubles anxieux et l’on a bientôt parlé de « trouble anxieux scolaire » puis, actuellement, de « refus scolaire anxieux ».

La terminologie même de ce trouble n’a cessé d’évoluer et l’on parle aujourd’hui soit de refus scolaire anxieux, soit de trouble scolaire anxieux soit de phobie scolaire.

Quel que soit le terme employé, il s’agit en tous cas de désigner une peur ressentie à l’école et non la peur de l’école.

La phobie scolaire chez l’adolescent : symptômes et causes

Les causes sont évidemment complexes, multifactorielles et difficilement mises à jour par la psychanalyse.

On l’a vu, le fait d’aller à l’école crée d’abord une séparation d’avec la mère et peut faire ressortir un lien de dépendance mal résolu avec elle.

Pour les plus petits notamment, l’éloignement imposé par l’école met en péril le lien fusionnel avec la mère ou ne permet plus à l’enfant d’exercer sur elle sa maitrise et son contrôle.

Pourtant, ce lien entre angoisse de séparation et phobie scolaire est moins évident chez les adolescents.

Les ados souffriraient moins d’une angoisse de quitter la maison (et donc leur mère) que d’entrer dans le collège ou le lycée.

L’absentéisme est d’ailleurs le premier symptôme de la phobie scolaire chez l’ado qui cherche à échapper à des camarades trop « nuls », qui le « harcèlent » ou à des professeurs « incompréhensifs » ou « humiliants ».

C’est qu’il faut comprendre en effet que le collège ou le lycée sont des lieux contraignants, rigides et imposés quotidiennement à l’enfant.

Ils deviennent un facteur de stress permanent et l’angoisse ressentie par l’adolescent est alors un mode de décompensation d’un symptôme anxieux.

La phobie scolaire serait la conséquence de la rugosité de l’école sur de jeunes individus un peu fragiles, sujet au doute ou en souffrance personnelle et familiale.

Ainsi, pour la psychiatre, psychologue et psychanalyste Annie Birraux, la phobie scolaire (dans L’éloge de la phobie) camouflerait aussi une blessure narcissique, un sentiment de non-valoir, une image de soi inconsistante qui ne résiste pas au regard de l’autre.

L’adolescent ne résisterait pas au regard de l’autre, estimant qu’il est forcément dévalorisant et péjoratif.

Pour Nicole Catheline encore, dans Les phobies scolaires aujourd’hui, la phobie scolaire serait une véritable « douleur à penser ».

Ainsi, l’adolescent porterait atteinte à sa capacité à penser pour endiguer le processus d’autonomisation qui représente un véritable danger pour lui.

Quelles solutions face à la phobie scolaire ?

Dans une situation de phobie scolaire, il est fondamental que les parents ne restent pas seuls face aux troubles présentés par leur enfant.

Le Directeur de l’établissement dans lequel l’enfant est scolarisé pourra proposer la désignation d’une personne tierce, « ressource », au sein de l’établissement, à laquelle l’enfant pourra s’adresser en cas de crise.

Mieux encore, il pourra être convenu d’un « lieu refuge » au sein du collège ou du lycée dans lequel l’enfant pourra se reposer avant d’envisager de repartir chez lui.

Un dispositif d’aménagement et d’accompagnement des élèves phobiques, appuyé par des certificats médicaux conseillés mais non indispensables, pourra être envisagé : PAP (plan d’accompagnement personnalisé), PPRE (programme personnalisé de réussite éducative), PPS (projet personnalisé de scolarisation), PAI (projet d’accueil individualisé) etc.

Bien sûr, en amont il est conseillé aux parents de consulter rapidement des médecins et thérapeutes qui pourront aider l’enfant : psychologues, pédopsychiatres, sophrologues, psychomotriciens etc.

Ainsi, le pédopsychiatre pourra demander un accès gratuit au CNED (Centre National d’Enseignement à Distance) afin que l’enfant puisse suivre ses cours à distance.

Qui plus est, en qualité de médecin spécialisé, il sera le seul à pouvoir poser un diagnostic, prescrire des médicaments comme les anti-dépresseurs ou envisager une hospitalisation.

Les échanges avec des psychologues offriront également à l’enfant la possibilité d’une reconnaissance de sa souffrance. Les psychologues spécialisés dans la mise en place de Thérapies Cognitives et Comportementales (TCC) pourront aider à un retour très progressif à l’école.

Pédopsychiatres et psychologues pourront également proposer la réalisation de bilans orthophonique, orthoptique ou en psychomotricité pouvant mettre à jour d’éventuelles difficultés chez l’enfant.

Le recours à des pratiques comme l’Art thérapie, la Sophrologie, le Reiki, l’EFT, permettront aussi un accompagnement à l’amélioration de leur état psychologique.

Face à la phobie scolaire, la pratique de la sophrologie pourra se révéler très efficace et aider l’enfant à maitriser ses émotions et à s’outiller en cas de crises d’angoisse ou de panique.

La mise en place d’exercices de respiration simples et rapides lui permettra de gagner en assurance et en sécurité intérieure.

Le recours à la visualisation positive favorisera le repos, le lâcher-prise et la confiance en soi.

Quels que soient les professionnels concernés, le plus important sera que l’enfant parvienne à nouer un lien de confiance avec son thérapeute, qu’il puisse se sentir écouté et reconnu dans sa souffrance.

Les parents pourront également être invités à consulter et à se faire aider, le mal-être de l’enfant souffrant de phobie scolaire impactant le plus souvent équilibre de toute la famille.

Marion HABOURDIN

Psychopraticienne, Sophrologue et Hypnothérapeute,

www.sophrofaches.fr

Prenez directement rendez-vous avec Marion Habourdin sur le site Résalib  

Retrouvez Marion HABOURDIN sur Resalib : annuaire, référencement et prise de rendez-vous pour les Hypnothérapeutes